Ciel, mon dentier !

1ère partie : le vieillissement moléculaire 

Nous pouvons parler du vieillissement selon différents niveaux d'organisation ; ainsi, cette première partie sera consacrée au vieillissement moléculaire. Pour commencer, quelques définitions utiles de base :

- vieillesse : Elle correspond au dernier âge de la vie. Elle se caractérise par un fléchissement de la vitalité. On parle de troisième âge (voire de quatrième âge !). Une sorte de "science", la gérontologie, s'est constituée pour l'observer de près : elle se concentre sur tous les problèmes posés, dans la société, par les seniors.

- gérontologie : c'est une discipline qui a pour objet d'étudier tous les phénomènes liés au vieillissement des êtres vivants et d'apporter des solutions aux problèmes de la vieillesse ! Les aspects purement thérapeutiques sont du ressort de la gériatrie. La gérontologie biologique ou expérimentale, tient compte des caractères héréditaires (génétiques) ou acquis (troubles de santé, régime alimentaire, particularités du mode de vie). Ils peuvent modifier le rythme du vieillessement d'un individu à un autre.

- gériatrie : c'est une spécialité médicale qui se consacre à l'étude et au traitement des maladies des personnes âgées comme les arthropathies dégénératives, la cataracte ou encore la démence sénile, mais la liste est exhaustive. Elle étudie l'aspect particulier que peuvent prendre certaines maladies avec l'âge (grippe, tuberculose, etc.) car les anciens sont plus fragiles et sensibles aux médicaments utilisés. Le gériatre traite sur 3 plans : au niveau organique (soins médicaux), psychologique (en aidant le vieilllard à assurer son veillissement), social (en promouvant une aide sociale efficace).

Le vieillissement des tissus débute dès 30 ans et s'accélère vers 50 ans. Il peut affecter la morphologie, la physiologie et la psychologie.

Les chercheurs concernés par le vieillissment moléculaire sont confrontés aux mêmes concepts que ceux qui s'intéressent à celui des cellules. C'est à dire que certaines molécules ne se renouvellent plus tandis que d'autres sont simplement dégradées. De nombreuses méthodes existent pour analyser le vieillissement des protéines, qu'il s'agisse de celles ayant une structure bien définie comme le collagène (on les nomme les "cristallines"), ou des autres. Au niveau des brins du collagène, on observe ainsi certaines modifications : avec le temps, ils se lient entre eux par des liaisons covalentes, ce qui peut expliquer la perte d'élasticité des tendons. Les protéines subissent aussi des coupures, des additions de groupes chimiques.

Pour ce qui est des enzymes, on observe également des altérations dues au vieillissement chez l'homme. On sait que la même enzyme ne vieillit pas de la même manière dans divers organes. Et que dans une même cellule "vieille", il y a des enzymes "vieilles" mais aussi des enzymes "jeunes".

2ème partie : le vieillissement cellulaire

Désormais nous nous concentrons sur le vieillissement au niveau cellulaire.

    Les cellules connaissent une mort cellulaire programmée qu'on nomme apoptose, ce terme vient du grec ancien apoptosis en référence à la chute des feuilles des arbres en automne (apo = éloignement ; ptosis = la chute). Ceci désigne une mort cellulaire qui est à la fois naturelle et inévitable. Ce "suicide cellulaire" intervient dans la maturation cérébrale et de façon globale dans le contrôle du nombre des cellules. L'apoptose permet de comprendre les morts cellulaires massives (notamment dans le cas du SIDA...). Les cellules s'autodétruisent à cause de signaux envoyés par d'autres cellules. Après le "suicide" cellulaire, la membrane se maintient intégralement. De plus, grâce à la présence de certaines molécules sur cette dernière, les cellules voisines l'ingèrent.

    L'existence d'informations génétiques dans le suicide des cellules fut apportée par l'étude du développement de l'embryon d'un petit ver ancestral. La survie ou la mort de chaque cellule du ver semble dépendre de la présence de quatre gènes (ced-3 ; ced-4 ; ced-9 ; egl-1) et de la quantité des protéines correspondantes que la cellule produit en réagissant aux signaux qu'elle reçoit. Voici donc un petit aperçu des événements :

    La protéine dont la synthèse est codée par le gène ced-3 est un exécuteur, c'est à dire une enzyme qui découpe d'autres protéines, mais elle est passive (du moins au départ).

Ced-4 transforme ced-3 en enzyme active ; si elle y parvient, ced-3 peut pleinement remplir sa fonction meurtrière.

Mais ced-9 est là ! Dite protectrice, elle se fixe à ced-4 et l'empêche d'activer ced-3.

    Toutefois, le problème survient au moment où egl-1 se fixe à ced-9 et neutralise son effet protecteur : cela permet en effet à ced-4 de procéder à l'autodestruction.

    Chez l'homme, on retrouve le même système mais avec une quinzaine d'homologues pour remplacer le protecteur ced-9, son antagoniste egl-1 et l'exécuteur ced-3. On sait aussi que l'activateur ced-4 possède au moins un équivalent dans notre corps. En conséquence, nos cellules sont soumises à l'apoptose de la même manière que celles du petit animal fouisseur dont nous vous avons parlé tout à l'heure...

    Si nos cellules s'autodétruisent, cela se ressent forcément à un plus grand niveau d'organisation : inévitablement, des maladies surviennent. 

3ème partie : le vieillissement de l'organisme

   Notre corps vieillit et nous nous en apercevons grâce, ou plutôt, à cause de nos cheveux blancs et de nos rides. C'est pourquoi nous allons vous exposer les causes de ces désagréments.

Les cheveux blancs :

     L'apparition des cheveux blancs s'explique par la fabrication de pigments par les cellules qui possèdent un programme de vieillissement propre. Chez une personne âgée, les cellules qui fabriquent le cheveu continuent de bien fonctionner mais celles qui sont responsables de la fabrication du pigment ont subi le processus de vieillissement et stoppent leur activité. Le cheveu continue de pousser mais il n'est plus pigmenté. Le blanchiment des cheveux est donc le résultat du ralentissement, puis de l'arrêt de la synthèse de la mélanine, le pigment qui colore nos cheveux. Une fois que la mélanine n'est plus synthétisée au niveau de la base des cheveux ou des poils, ils perdent leur couleur naturelle et blanchissent. C'est ce que l'on appelle la canitie.   

Les rides :

     En ce qui concene l'apparition des rides avec l'âge, ces dernières sont dues à une réduction du renouvellement des cellules de la peau et de leur teneur en collagène. La peau devient donc moins élastique, puis parallèlement elle se déshydrate, mincit et... se ride. Ce phénomème naturel est dû au patrimoine génétique, à l'environnement (la pollution et le soleil par exemple), à l'hygiène de vie (alimentation, tabac, soins) mais aussi par répétition de tensions exercées sur la peau lorsqu'on sourit ou autre. 

 

 

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